Histoire
Notre histoire débute en 1896, lorsque des musiciens se rassemblèrent à Indianapolis pour former l’AFM (American Federation of Musicians ou Fédération américaine des musiciens), association destinée à « tout musicien qui perçoit un salaire pour ses services musicaux ». Représentant 3 000 membres, l’AFM se vit accorder une charte par l’AFL (American Federation of Labor, ou Fédération américaine du travail).
Dès le début du XXe siècle, là où il y avait de la musique, il y avait des musiciens : les cinémas, restaurants, boîtes de nuit, salles de bal des hôtels, parcs d’amusement, carnavals, symphonies, opéras, ballets et de plus en plus dans les cinémas où se jouaient des films muets.
C’est en 1927 que sortit le tout premier film parlant et, en deux ans à peine, 20 000 musiciens perdirent leur emploi d’accompagnement musical des films muets. Ce n’était ni la première ni la dernière fois que les avancées technologiques transformeraient le travail des musiciens.
Cependant, les musiciens demeurèrent solidaires et mirent sur pied des échelles salariales minimales se rapportant au travail avec le Vitaphone, le Movietone et l’enregistrement de disques. En 1938, les sociétés cinématographiques signèrent leur premier contrat avec l’AFM. La syndicalisation des musiciens se poursuivit pour englober les orchestres, la radio et la production de musique de film. Toutefois, à mesure que les enregistrements remplacèrent les orchestres radiophoniques et que les juke-boxes entrèrent en compétition avec les groupes musicaux dans les boîtes de nuit, les musiciens commencèrent à perdre des revenus. En 1942, les membres de l’AFM lancèrent l’une de leurs plus importantes campagnes : l’interdiction d’enregistrement.
Une grève des musiciens fut entamée en 1942 et paralysa l’industrie américaine de l’enregistrement pendant deux ans jusqu’à ce que les musiciens aient gain de cause. En faisant bloc, ils avaient forcé l’industrie de l’enregistrement à établir des redevances sur la vente des enregistrements et à embaucher des musiciens pour les prestations en direct. C’est ainsi que le MPTF (Music Performance Trust Fund) fut créé; il continue aujourd’hui à commanditer les prestations gratuites en direct d’un bout à l’autre des États-Unis et du Canada.
De nombreuses actions syndicales menées dans les décennies suivantes ont permis d’améliorer les normes de l’industrie et les conditions de travail des musiciens. De nouveaux accords ont visé les émissions de télévision, la télévision par câble, les films indépendants et les jeux vidéo. Des régimes de retraite furent mis sur pied. Les musiciens ont également obtenu des contrats révolutionnaires qui leur permettaient de percevoir des redevances sur les transmissions numériques et les enregistrements de prestations en direct.
« Le seul objectif de l’AFM est de mettre de l’ordre dans le chaos, d’harmoniser et de rassembler tous les musiciens professionnels du pays pour ne former qu’un seul organisme progressif » déclarait en 1896 le tout premier président de l’AFM, Owen Miller. Quelque 120 années plus tard, les musiciens de l’AFM continuent de s’unir pour user de leur influence. Notre force regroupe aujourd’hui 80 000 musiciens qui jouent dans les orchestres, les groupes d’accompagnement, les festivals, les clubs et les théâtres – à la fois à Broadway et en tournée. Nous composons également de la musique pour les films, la télévision, les publicités et les enregistrements sonores.