Planifier l’obtention d’un visa américain
par Robert Baird, président, Baird Artists Management (BAM!)
Les artistes étrangers (ou les étrangers non résidents) qui souhaitent obtenir un permis de travail (visa de type O ou P) aux États-Unis doivent s’y prendre bien à l’avance et tenir compte de toutes les étapes à franchir, sans négliger de possibles retards inévitables.
Malheureusement, il arrive souvent que des artistes se voient refuser l’entrée aux États-Unis simplement parce qu’ils ont manqué de temps pour obtenir leur visa. Voici quelques conseils pour éviter cette situation fâcheuse.
Premièrement, il faut lancer les procédures dès que possible, et même jusqu’à un an avant la date prévue de la prestation ou de début d’emploi. Il est possible de soumettre une demande de permis de travail pour non-immigrant (visa de type O ou P) même si le contrat n’a pas encore été signé en présentant une lettre d’accord, un courriel ou une lettre d’intention, pour autant que le document précise des dates de prestation. Notez que l’artiste étranger ne peut présenter lui-même la demande de permis de travail, et doit donc mandater un demandeur (soit un particulier ou une entité établi aux États-Unis). Il faut du temps pour amasser les documents requis et nommer un demandeur.
La prochaine étape consiste à recueillir et à préparer les documents et les renseignements requis pour la demande, soit des photocopies des pages du passeport de tous les artistes qui donneront une prestation (les passeports doivent être valides jusqu’à six mois après les dates de prestation prévues en sol américain), des renseignements personnels, des critiques, des programmes, des biographies, des lettres de recommandation, des listes de prix, l’itinéraire de la tournée, et plus encore. Il est à noter que pour le permis P-2, que les musiciens peuvent uniquement obtenir par l’intermédiaire de l’AFM, il n’est pas nécessaire de présenter des critiques, des biographies et d’autres documents attestant leurs réalisations. Il faut du temps pour recueillir tous les renseignements demandés : il est donc sage de commencer dès que possible.
Lorsque toutes les exigences de la demande ont été remplies, celle-ci peut être soumise au bureau des services d’immigration et de citoyenneté des États-Unis (USCIS) du Vermont ou de la Californie pour un traitement régulier (regular) ou accéléré (premium). Le traitement régulier est moins coûteux que le traitement accéléré, mais les délais d’approbation peuvent atteindre quatre mois à l’heure actuelle. Dans le cas d’une demande de permis P-2, il faut calculer 100 jours à compter de la date de soumission à l’AFM. Le traitement accéléré est plus coûteux, mais les USCIS garantissent une réponse dans un délai de 15 jours. Cela dit, même en ayant recours au traitement accéléré, il faut présenter une demande au moins 25 jours avant la date d’entrée prévue aux États-Unis pour s’assurer de recevoir l’avis d’approbation à temps. Aucun des deux modes de traitement ne garantit l’approbation de la demande. Par ailleurs, il arrive parfois que les autorités américaines exigent d’autres documents, ce qui entraîne des délais imprévus. Les USCIS émettent un numéro de reçu pour chaque demande soumise.
Lorsqu’une demande est approuvée, les USCIS produisent un formulaire I-797 et font parvenir une copie de la demande au centre consulaire du Kentucky pour qu’elle soit téléchargée dans le service de gestion de l’information sur les demandeurs (PIMS). Cette étape peut prendre quelques jours.
Les citoyens canadiens, y compris les membres canadiens de l’AFM, admissibles au visa P-2 n’ont pas besoin d’avoir un entretien avec un agent consulaire. Ils peuvent se rendre directement à la frontière canado-américaine en possession de leur formulaire I-797 approuvé.
Une fois qu’ils ont en main leur formulaire I-797 approuvé, les non-citoyens canadiens doivent prendre rendez-vous au consulat américain le plus près de leur lieu de résidence. Les délais d’obtention d’un rendez-vous vont de 2 à 40 jours. Ils doivent se rendre en ligne pour remplir le formulaire de demande de visa DS-60 et payer les frais exigés avant de se présenter au consulat en possession du code à barres de la demande DS-60, de la preuve de paiement et des photos demandées. Une fois le visa approuvé, le consulat conserve le passeport et traite les documents relatifs au visa (les délais varient d’un consulat à l’autre) avant de retourner le tout au demandeur.
Une fois toutes ces étapes franchies, l’artiste doit se rendre à la frontière en possession de tous les documents pour s’entretenir avec agent frontalier qui, à sa seule discrétion, peut autoriser ou refuser l’entrée aux États-Unis.
À la lumière de ces renseignements, prenez le temps de déterminer les délais nécessaires pour franchir toutes les étapes et vous assurer d’être en mesure d’entrer aux États-Unis pour donner vos prestations.